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PORTRAIT D’ARTISTE : PHILIPPINE DE JOUSSINEAU

Retour sur le travail de Philippine de Joussineau, résidente au Fort durant l’été 2020. Elle est maintenant membre du Studio Lux.

Après des études de commerce, puis un premier emploi dans la même branche, Philippine de Joussineau décide de changer de vie en 2018 et se lance alors dans la photographie. C’est à la même époque qu’elle choisit de quitter Paris pour revenir à Lyon. La photographie représente pour elle la possibilité de parler de l’étendue des sujets qui lui portent à cœur. Elle lui permet d’aborder de nombreuses questions, et de rencontrer des vies différentes. Depuis, ses sujets se sont précisés et certains sont devenus plus récurrents. On retrouve parmi ses thématiques de prédilections :  les recherches sur le vivant en tant qu’écosystème, les médecines alternatives, et la spiritualité. 

 Progressivement, sa production prend un élan spirituel, elle se tourne vers des sujets peu explorés, de l’ordre de l’extraordinaire et des croyances (afin de questionner le réel). Consciente que « l’on vit dans un monde où les gens ne croient qu’en ce qui est prouvé », elle s’inspire de recherches scientifiques postmatérialistes en biologie et psyché, ainsi que de témoignages de gens qui vivent et voient la vie autrement. Les états modifiés de conscience, ou encore les effets de la conscience sur le corps et son environnement sont des sujets qui la passionnent. Ce qui l’intéresse c’est le monde subtil et invisible.

La nature est aussi une source d’inspiration cruciale dans son travail. Elle l’envisage d’abord comme un espace dont elle fait partie intégrante, qui la ramène à ses origines et a des effets bénéfiques sur la santé. Mais la nature c’est aussi l’esprit, c’est une ressource qui lui évoque la vie dans son ensemble et qu’elle expérimente comme une séance de méditation. Le yoga a pris beaucoup de place dans sa vie depuis environ trois ans. Déjà initiée à cette pratique depuis un moment, elle s’est alors ouverte à une pratique plus spirituelle. Elle a à cœur d’intégrer dans ses photographies ces thématiques qui l’entraînent vers un tout autre univers. Persuadée que nous faisons partie d’un grand  ensemble et que nous ne connaissons pas assez l’ampleur de notre pouvoir intérieur, Philippine cherche aussi à évoquer cette idée à travers ses photographies.

Du côté pratique, Philippine tend vers des techniques qui lui permettent de questionner la réalité. Dans cette optique, elle s’intéresse notamment à des techniques de tirage alternatives telles que le cyanotype et l’anthotype. Elle réfléchit actuellement à  « aller au-delà de la photographie en tant que telle et à l’inscrire à travers des supports différents, par exemple en partant d’une image pour l’emmener vers un projet d’une autre forme.

Corps et âmes : Alors qu’elle réalisait des tests avec des papiers de fleuristes colorés et des lampes de chevet, certains papiers se sont décrochés et les couleurs mélangées. Finalement ce début inattendu évoque aussi sa manière instinctive de produire. « J’aime bien ne pas trop réfléchir en photo, je réfléchis après. » 

Avec cette série, elle exprime l’interconnexion profonde entre esprit et matière. Elle souhaite transmettre une réalité quantique de la conscience dans laquelle notre esprit peut agir au-delà des limites de notre corps. Malgré les paradigmes de la science matérialiste, elle découvre à travers ses recherches que certaines personnes peuvent guérir grâce à l’esprit et aux énergies. Guérir le corps, l’esprit, mais aussi pour aller plus loin, guérir l’environnement. Elle traduit donc ces découvertes dans cette série. Des corps nus jouent avec le spectre de la lumière. Les mouvements intuitifs des silhouettes viennent alors modifier la matière pour évoquer le pouvoir que nous avons en nous. Les couleurs et nuances évoquent les émotions et leurs impacts.

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Le mot de la fin : « Je tente tant bien que mal de mener mon existence à travers le prisme de l’amour et de la gratitude, sans  jugement, dans l’ouverture d’esprit. Je cherche et photographie avec le cœur, car pour moi c’est ce qu’il y a de plus important. » Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. (Paul Elluard)


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www.philippinedejoussineau.com

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